Quand tu me manques, je vais au Nabu
Quand je suis trop fatigué je vais au Nabu
Je prends du Gaillac liquoreux en petit verre
Il se berce lentement, me saoule à petit feu
J'ai pris ma guitare et mes airs sont en tas
Deux ou trois musiciens avalent un fond de vin
Ils enchaînent des rumbas, des flamencos
Frappent leur caisse et inventent des tangos
Quelques accords sonnent et je n'en suis pas
Ils reprennent du début, me montrent de la main
Un vieux blues, une java, des gammes de jazz
Et des mélodies qui abritent une seconde famille

La seule mise, ici, c'est la parole
C'est s'asseoir un instant
Ou bien jusqu'à ce que le volet ferme
Ensembles on se sent libres
Et j'imagine chacun rentrer
Plus ou moins vacillant
Les yeux qui pétillent
Et le c½ur en sommeil
Quand tu me manques, je vais au Nabu
Quand j'ai le c½ur qui fatigue je vais au Nabu.
- K.R.
(photo : Anders Pettersen)